Vues de l’exposition En-Dehors, curatée par Lucie Camous au CRAC Occitanie à Sète
Octobre 2024 – Janvier 2025



«J’avais envie de me confronter à ce que je ne connaissais pas encore, c’est-à-dire la mollesse qui est, pour moi, la représentation de ce qui résiste au redressement. Une source de curiosité et d’inspiration pour cette pièce c’est le tissu conjonctif. C’est une matière qui constitue 80% de notre corps. Elle est présente à la fois dans la composition de nos os, mais également dans d’autres membranes telles que les fascias qui recouvrent les muscles, soutiennent nos organes, nos os. Je trouvais ça très beau de penser qu’il n’y a pas que le squelette qui nous soutient mais également un maillage beaucoup plus mou, plus élastique. La mollesse fait aussi partie de la stratégie de résistance. C’est une manière de dire non au redressement. »
Extrait du podcast Variations – Episode 7
Description de la pièce :
A 6 mètres de hauteur, un dossier de chaise en bois (style chaise d’école) est accroché grâce à un manche en bois. Il est placé parallèlement au mur, prêt à accueillir un dos. Une fine bande de tissu blanchâtre légèrement translucide est posée sur le dossier et son manche, sur le devant du dossier elle tombe en cascade, jusqu’au sol. On se rend compte que le tissu est un feutrage très fin, les fibres de laine n’étant pas parfaitement agglomérées entre elles. Il est recouvert d’une substance étrange, du silicone qui lui donne une apparence humide, visqueuse. Une fois sur le sol, ce pan de tissu très long continue son chemin et est vite relevé par trois autres structures, composées d’un dossier de chaise identique au premier et du même bois. Sur la première structure, le dossier de chaise tient sur deux bâtons uniquement. Sur les deux autres structures, le dossier est maintenu par des bâtons rejouant des formes de béquilles, instables. La deuxième tient sur trois pieds, reliés grâce à du k-tape (bande kinésiologique élastique). La troisième ne tient que sur un pied. Chacune des structure ne pourrait pas tenir sans cette bande de tissu qui les recouvre, l’une après l’autre.